Avoir et
Être.
Loin des vieux livres de
grammaire,
Écoutez comment un beau
soir, Ma
mère m'enseigna les mystères Du
verbe être et du verbe avoir. Parmi mes meilleurs
auxiliaires, Il est deux verbes
originaux. Avoir et Être étaient deux
frères Que j'ai connus dès le
berceau. Bien qu'opposés de
caractère, On pouvait les croire
jumeaux, Tant leur histoire est
singulière. Mais ces deux frères étaient
rivaux. Ce qu'Avoir aurait voulu être Être voulait toujours
l'avoir. À ne vouloir ni dieu ni
maître, Le verbe Être s'est fait
avoir.
Son frère Avoir était en
banque Et faisait un grand
numéro, Alors qu'Être, toujours en
manque
Souffrait beaucoup dans son
ego. Pendant qu'Être apprenait à
lire Et faisait ses
humanités, De son côté sans rien lui
dire Avoir apprenait à
compter. Et il amassait des
fortunes En avoirs, en
liquidités, Pendant qu'Être, un peu dans la
lune S'était laissé
déposséder. Avoir était
ostentatoire Lorsqu'il se montrait
généreux, Être en revanche, et c'est
notoire, Est bien souvent
présomptueux. Avoir voyage en classe
Affaires Il met tous ses titres à
l'abri. Alors qu'Être est plus
débonnaire, Il ne gardera rien pour
lui. Sa richesse est tout
intérieure, Ce sont les choses de
l'esprit.. Le verbe Être est tout en
pudeur Et sa noblesse est à ce
prix. Un jour à force de
chimères Pour parvenir à un
accord, Entre verbes ça peut se
faire, Ils conjuguèrent leurs
efforts. Et pour ne pas perdre la
face Au milieu des mots
rassemblés, Ils se sont répartis les
tâches Pour enfin se
réconcilier. Le verbe Avoir a besoin
d'Être Parce qu'être, c'est
exister. Le verbe Être a besoin
d'avoirs Pour enrichir ses bons
côtés. Et de palabres
interminables En arguties
alambiquées, Nos deux frères
inséparables Ont pu être et avoir
été.
Joli non ?
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